Numéro spécial: Les problèmes environnementaux dans le Monde Arabe à la lumière des sciences sociales

 

Numéro spécial: Les problèmes environnementaux dans le Monde Arabe à la lumière des sciences sociales

Arab Journal of International Law-ARJIL

Unité de recherche: “Sciences sociales et changement climatique”

Numéro spécial:

Les problèmes environnementaux dans le Monde Arabe

 à la lumière des sciences sociales

La date limite de réception des propositions finales

et le résumé est fixée au 31 janvier 2021

        Dès la fin des années soixante du 20ème siècle, la problématique de l’environnement a occupé une place de premier plan dans les systèmes politiques et sociaux des pays développés. À cet égard, plusieurs mouvements sociaux appelant à la préservation de l’environnement ont vu le jour. De son côté, la recherche scientifique a montré l’ampleur des effets néfastes du progrès industriel et de la société consumériste sur les divers domaines de l’environnement ; tels que la détérioration  de la biodiversité, l’augmentation des niveaux de pollution, ainsi que l’incidence des changements climatiques sur les systèmes naturels.

De nombreux pays ont répondu à ces défis, en élaborant des politiques publiques environnementales à caractère transversal. D’une part, Les États ont d’abord essayé de maintenir les exigences du développement économique, en tenant compte de la dimension environnementale, et d’autre part, ils ont également cherché à diffuser une culture environnementale au sein du système social comme solution à long terme.

 Les autorités sont conscientes de ce problème, de son caractère multidimensionnel. Dans ce contexte, la coopération entre les acteurs s’est considérablement étendue à tous les plans : local, régional, national et international.   Elle se replace toujours dans le cadre d’un compromis des efforts collectifs, de nature à limiter ou, du moins, à réduire la dégradation de l’environnement et ses profondes conséquences.

L’intérêt accordé au problème de la dégradation de l’environnement, s’est traduit par la succession des conférences internationales ayant pour objet la protection de l’environnement: la Conférence des Nations Unies sur l’environnement (Stockholm, 1972) et Sommet Planète Terre de Rio (1992). L’encouragement de l’expertise et de la recherche scientifique sur les changements climatiques a également été préconisé (GIEC, PNUE), de même que l’élaboration des normes visant la protection de l’environnement (la Convention sur la diversité biologique 1992 et la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, 1992) et la mise en œuvre des politiques environnementales (Agenda 21).

Dans ce contexte, le modèle de développement adopté par les Pays en Voie Développement (PVD), y compris les pays arabes, était un modèle de dépendance (Samir Amin, Le développement inégal, 1973). Ce modèle tentait d’imiter les modèles industriels occidentaux et cherchait à intégrer les économies mondialisées. Les   effets du changement climatique ignorent les frontières politiques (Ulrich Beck, Risk society) et ses risques sont répartis de façon inégale entre les régions, générations, groupes sociaux ainsi qu’entre les hommes et les femmes.

Les pays et les sociétés arabes sont marqués par la diversité culturelle et politique, la diversité des structures économiques, la richesse des ressources naturelles et les différences des modes d’organisation sociale.

La région arabe se caractérise par l’abondance des ressources des énergies fossiles, l’insuffisance des précipitations, la rareté des ressources en eau et l’importation massive des produits agricoles[1]. De plus, la population de la région arabe est en constante augmentation, les villes connaissent une urbanisation non durable, la consommation de l’eau, de l’énergie et de la nourriture enregistre une croissance régulière. Un constat qui exacerbe les risques de pollution de la biosphère et de sa diversité.

Dans le contexte des dynamiques sociales locales et internationales qui mettent en cause la préservation de l’environnement et qui accélèrent le cycle d’impacts négatifs du changement climatique, l’individu et la société subissent sous diverses formes et à des degrés variés les aléas de ces changements. De ce fait, aplanir les difficultés engendrées exige, à n’en pas douter, l’initiation de véritables politiques publiques, de manière à pouvoir traiter les problèmes d’environnement qui s’y aggravent, en vue du changement des comportements et de l’action sociale, afin de réduire les risques majeurs de la détérioration de l’environnement et ses impacts négatifs sur la vie sociale.

La chronologie du processus des impacts néfastes des changements environnementaux en général, et la question des changements climatiques en particulier, ont soulevé la responsabilité des pays développés, comme dans le cas du protocole de Kyoto de 1997. Par conséquent et tenant en compte de leurs modèles économiques, les PVD rejettent toute responsabilité liée aux causes des changements climatiques, et exigent, en même temps, leurs droits au développement loin des exigences et des conditions environnementales qui leur seront défavorables.

Aussi, les changements climatiques extrêmes, en tant que défis majeurs pour les pays arabes, deviennent-ils des préoccupations globales, qui nécessitent des stratégies d’atténuation, d’adaptation et de résilience, compte tenu de leur caractère universel, régional, national et même local.

Prenant en considération les interférences et les interactions dans le monde actuel et quelle que soit la part de responsabilité des pays occidentaux industrialisés, les États arabes sont impérativement appelés à négocier, loin des considérations géographiques. L’approche coopérative suppose ainsi que la communauté internationale croit en l’importance d’une action commune, pour atténuer les conséquences des changements climatiques, et pour assurer les moyens de s’y adapter dans un contexte de sécurité et danger (Security and danger).

 Les pays arabes ne sont pas les seuls à devoir défendre les réalisations de l’humanité face aux défis et aux risques climatiques mondiaux, il appartient plutôt à tous les acteurs et les systèmes politiques de défendre la durabilité de la vie humaine, et que l’environnement naturel n’est qu’une composante de cette durabilité et non une fin en soi.

Dans cette optique, chaque génération doit répondre à ses besoins sans entraîner une dette qu’elle ne peut pas supporter. Cette définition implique la non-accumulation de la dette environnementale (qui résulte de la pollution de l’environnement et de l’épuisement des ressources naturelles), la dette financière (par l’emprunt irrationnel), dette sociale (en négligeant l’investissement dans le développement humain), et dette démographique (en permettant une croissance démographique désorganisée et des taux d’urbanisation élevés).

Quels sont les acquis des pays arabes durant un quart de siècle des négociations mondiales sur le climat (1995-2020) ? La réponse à cette question ne vise pas à déceler ce que les parties arabes ont accompli lors des cycles de négociations sur le climat depuis la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC, 1992)[2], mais plutôt, à examiner leurs programmes, leurs actions locales, régionales et internationales, pour faire face aux menaces des changements climatiques.

Ces pays demeurent, cependant, vulnérables à des fluctuations soudaines et brutales de la température, des phénomènes météorologiques extrêmes, des ouragans, de fortes inondations suivies par des périodes de sécheresse, ainsi qu’à la désertification et à la déperdition des zones herbivores et humides.

Il convient de noter que les processus de négociations mondiales sur le climat, ont connu plusieurs étapes, principalement liées aux problèmes environnementaux mondiaux, que ce soit ceux sur lesquels des individus ou des groupes ont tenté d’attirer l’attention, ou les efforts des institutions internationales tels que la société civile mondiale ou les organisations gouvernementales, les organisations internationales non gouvernementales, les sociétés multinationales, les unions régionales ou les États. La Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques a abouti à la création de la Conférence des Parties (COP) en tant qu’organe suprême de la convention adoptée lors du Sommet de Rio de Janeiro au Brésil en 1992. La conférence comprend tous les pays qui ont ratifié l’accord, en plus de l’Union européenne.

Le Protocole de Kyoto a été adopté le 11 décembre 1997. Les pays engagés ont décidé de réduire d’au moins 5 % leurs émissions de GES sur la période 2008-2012, par rapport aux niveaux de 1990. Ils ont collectivement atteint cet objectif (avec une réduction supérieure à 20 %). La Conférence des Parties (COP) a décidé de poursuivre les négociations afin de lutter contre les effets néfastes du changement climatique sur l’être humain et sur son environnement. Cette période a été appelée la première étape de l’engagement.

Une seconde période d’engagement du protocole a été fixée lors du sommet de Doha en décembre 2012. Elle s’étend du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2020, où la COP tenue à Doha le 8 décembre 2012 a souligné la nécessité d’augmenter les taux de réduction GES dans les pays industrialisés pour atteindre une moyenne de 18 %. Pour sa part l’Union européenne s’est engagée à réduire de 40 % ses émissions de GES d’ici 2030 par rapport à 1990 l’année référentielle.

L’Accord de Paris (2015) stipule que “Le présent Accord, en contribuant à la mise en œuvre de la Convention, notamment de son objectif, vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté (…), mais Le présent Accord sera appliqué conformément à l’équité et au principe des responsabilités communes, mais différenciées et des capacités respectives, eu égard aux différentes situations nationales”.

La réponse aux défis environnementaux a conduit 157 États à signer l’Accord de Paris au siège des Nations Unies à New York le 22 avril 2016[3]. Par conséquent, et vu le caractère crucial et universel des défis à surmonter, nous constatons que la réponse internationale pour entamer des négociations internationales sur le climat nécessite le partage des efforts et la participation de tous les États, y compris les États arabes.

Dans le même esprit, le Maroc a accueilli la COP 22, du 7 au 18 novembre 2016, qui a connu la première session de la conférence des parties agissant comme réunion des parties à l’accord de Paris, et le lancement d’un plan pour l’élaboration d’un programme d’action visant à mettre en œuvre les dispositions de l’Accord de Paris à l’horizon 2018 – 2025. C’est ce que la Conférence a décidé dans « Déclaration de Marrakech » dans le but de la réalisation des objectifs. Une troisième période de négociations mondiales sur le climat devrait commencer après la concrétisation de l’accord de Paris sur le changement climatique.

Cependant, il est à noter que le système économique international basé sur les dynamiques de la concurrence (pour obtenir le plus de gains), des négociations (parvenir à des ententes bénéfiques pour les acteurs) et des conflits (sur les ressources naturelles et les énergies fossiles) met en cause les efforts normatifs et la coopération internationale. Le système international ne reconnaît que la puissance, l’équilibre des forces et les enjeux de la domination afin d’assurer la suprématie et la continuité du statu quo. Il semble donc essentiel de comprendre la réalité internationale dans le contexte de l’anarchie, du jeu des intérêts et d’influence et de l’exploitation massive des ressources naturelles au service de l’être humain.

The Arab Journal of International Law –ARJIL- vise à étudier, analyser et discuter les dimensions des problèmes environnementaux, qui peuvent nous permettre de saisir ce qui s’est passé dans un quart de siècle de négociations climatiques internationales (1995-2020), en particulier le rôle et l’apport des États arabes. Cet effort scientifique nous permettra de lier ce passé de négociations aux problèmes de la société arabe et aux diverses menaces et pressions auxquelles la région arabe est exposée et à la capacité des systèmes politiques arabes à formuler des stratégies qui garantissent l’adaptation aux changements climatiques et à lutter contre leurs impacts négatifs, et en même temps d’avoir la capacité d’y répondre d’une manière plus efficace et plus efficiente, autrement ces systèmes seront exposés à des risques accrus d’instabilité et de fragilité.

Après cette présentation générale des défis environnementaux dans le monde arabe à la lumière des sciences sociales, l’Unité de recherche, « Sciences sociales et changement climatique », vous invite à envoyer vos contributions en tenant en compte les axes suivants:

¾   Négociations climatiques internationales et stratégies et comportements des acteurs.

¾   La responsabilité climatique internationale et les risques du changement climatique dans le droit international.

¾   Politiques publiques arabes pour le changement climatique : risques et opportunités.

¾   Conflit sur les ressources limitées et problèmes de croissance économique illimitée.

¾   Le changement climatique et la paix et la sécurité arabes (les réfugiés environnementaux, les conflits liés aux ressources, la pollution des mers et l’épuisement des stocks marins).

¾   Transition écologique et économie verte. Entre science et idéologie néolibérale.

¾   Les voies de coopération internationale et régionale dans le contexte des conflits d’intérêts et de la rareté des ressources naturelles.

¾   Constructions sociales du problème environnemental dans la région arabe à travers les expériences des pays.

¾   Analyse des comportements socio-environnementaux dans le monde arabe et leurs interactions avec les affiliations sociales ;

¾   Le rôle des acteurs sociaux, politiques, économiques et civils dans la compréhension du problème environnemental dans les pays arabes, et l’étendue de leur capacité à répondre aux défis que pose la dimension environnementale.

¾   Connaissances locales dans la gestion et la préservation des ressources communes et conséquences des dynamiques de la mondialisation économique.

¾   Dette écologique et durabilité et inégalité sociale.

¾   Responsabilité envers les générations futures et questions de l’éthique dans le contexte de l’acceptation de la dépendance à la fragilité de la nature.

Modalités de soumission

Les propositions de contributions seront soumises à une évaluation par le comité scientifique.

Les propositions de contributions peuvent être envoyées dans les langues suivantes : arabe, anglais, français.

Seront acceptées les recherches (non publiées auparavant) fondées sur les normes scientifiques de rédaction et de documentation.

Les études et papiers de recherche seront soumis à l’évaluation en double aveugle.

Seront acceptées les études rédigées en arabe, en anglais et en français.

Les chercheurs désirant publier leurs études dans l’ARJIL doivent envoyer leurs propositions (format WORD), et y joindre une biographie scientifique de l’auteur (format PDF).

Les études envoyées doivent contenir entre 5000 et 6000mots (Police: Times New Roman).

    Règles de rédaction

Les ouvrages: Le nom d’auteur, le titre de l’ouvrage, le nom du traducteur le cas échéant (le lieu d’édition : éditeur, date d’édition).

Les revues : Le nom d’auteur, le titre de l’article, le titre de la revue, l’édition (le lieu d’édition : éditeur, date d’édition).

Les ressources électroniques : Ne seront acceptés que les sites électroniques internationalement reconnus (par exemple le site de l’ONU). Doivent être mentionnés : Le titre du site électronique et la date de consultation. L’URL est obligatoire.

Les références: le chercheur est appelé à être précis dans ses références.

La structure de l’étude est décrite ci-après 

Introduction générale : Elle doit contenir brièvement les notions clés, la méthodologie adoptée et la problématique principale du sujet.

Chapitre I. (Le titre) : Police 16

Section I. (Le titre) : Police 16

(Le titre) : Police 15

(Le titre) : Police 15

Section II. (Le titre) : Police 16

(Le titre) : Police 15

(Le titre) : Police 15

Chapitre II. (Le titre) : Police 16

Section I. (Le titre) : Police 16

(Le titre) : Police 15

(Le titre) : Police 15

Section II. (Le titre) : Police 16.

(Le titre) : Police 15

(Le titre) : Police 15

La conclusion :Elle doit être réservée aux synthèses et aux résultats ; elle ne peut être un résumé de l’étude. La conclusion ne doit contenir aucune référence.

Remarques importantes

L’ARJILmet en garde contre toute contrefaçon ou reproduction illicite.

Les publications de l’ARJILne reflètent pas nécessairement les positions des fondateurs du projet ARJIL du Droit International.

La date limite de réception des propositions finales et le résuméest fixée au 31 janvier 2021.

Les propositions de contributions seront envoyées à l’adresse e-mail suivante : arjil.org@gmail.com

 

 

 

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